
Renforcer la démocratie, verdir la place financière
L’année dernière, en tant que membre des commissions des finances et de la politique de sécurité, j’ai été particulièrement préoccupé par l’augmentation inconsidérée des finances de l’armée – mais cette affaire a été suffisamment commentée. Je consacre volontiers ma newsletter à des thèmes qui ont moins retenu l’attention dans la situation mondiale actuelle, comme le « verdissement » du marché financier.
Pas d’argent pour la destruction de l’environnement
L’Association suisse des banquiers affirme aujourd’hui clairement qu’elle ne veut pas assumer de responsabilité dans la réalisation des objectifs climatiques. C’est pourquoi elle a bloqué ma proposition d’autorégulation contraignante, largement soutenue et aussi appuyée par le Conseil fédéral. Il appartient donc maintenant au peuple de se prononcer. Car face au jeu de pouvoir des banques, le Parlement ne prend pas lui-même les choses en main.
Peu de pays disposent d’un levier aussi important que la Suisse pour accélérer la transition énergétique et des ressources. Ainsi, la place financière, avec ses opérations à l’étranger, est jusqu’à 18 fois coresponsable des émissions de CO2 de la Suisse. C’est pourquoi nous avons lancé en novembre une initiative populaire, soutenue jusque dans le camp bourgeois, qui vise à mettre la place financière suisse sur la voie du climat et de la biodiversité au niveau international. Même la NZZ estime que « l’initiative populaire (…) semble avoir de bonnes chances d’aboutir ».
L’E-ID a atteint la ligne d’arrivée
Cinq groupes politiques sur six soutiennent l’E-ID à l’unanimité
Après presque quatre ans de travail, le Parlement a dit OUI à l’identité électronique étatique à une large majorité – un magnifique cadeau de Noël et la fin de mon « travail de fin d’apprentissage » au Conseil national. Cela a été un grand privilège de lancer cet important projet numérique, d’y contribuer de manière significative et de pouvoir maintenant accompagner son introduction.
Disponible à titre d’essai à partir de 2025 et sur l’ensemble de la Suisse à partir de 2026, l’E-ID gratuite et très peu gourmande en données offre une base sûre pour la numérisation. Elle permettra enfin des transactions contraignantes telles que l’ouverture d’un compte bancaire numérique ou une preuve d’âge anonyme et devient la « monnaie d’authenticité » à l’ère de l’IA.
Bien que le référendum ait été lancé par des groupements plutôt exotiques, je suis confiant, grâce au large soutien de l’économie, de la science et de la société, que nous pourrons convaincre l’électorat.
La démocratie directe au 21e siècle
Collaboration interpartis de E-Collecting avec le conseiller aux Etats zougois Matthias Michel (Keystone SDA)
En automne, j’ai réussi un petit exploit interpartis. La Confédération a repoussé pendant plus de 20 ans la question de la collecte électronique des signatures pour les référendums et les initiatives, malgré une déclaration de principe en ce sens. Le Conseil fédéral a toujours rejeté des propositions, raison pour laquelle aucune majorité n’a jamais pu se dégager au Parlement. J’ai maintenant pu déposer une intervention pour l’introduction à titre d’essai de ce que l’on appelle le e-collecting, en collaboration avec six partis et à travers les deux chambres. Il est certes triste que nous ayons d’abord dû assister à l’innommable arnaque aux signatures, mais cela a au moins donné l’impulsion nécessaire pour améliorer enfin la sécurité et le confort de la récolte électronique des signatures.
Ainsi, le Conseil fédéral et le Conseil des Etats se sont déjà prononcés en ce sens. L’approbation du Conseil national – probablement au printemps – ne devrait plus être qu’une formalité. Et quelle surprise : l’infrastructure de confiance de l’E-ID servira de base.
Et à nouveau la réglementation des banques
Au cours des prochains mois, le rapport de la CEP sur le Crédit Suisse nous occupera au Palais fédéral ; personnellement, en tant que l’un des responsables du dossier de notre groupe, je suis particulièrement concerné. Je ne vais donc pas m’ennuyer.