Mon discours au Parlement le 18 mars 2025.

La CEP était une nécessité. Elle a minutieusement mis en lumière ce qui a conduit au plus grand crédit d’engagement de la Confédération, décidé dans une action nocturne et brumeuse avec le droit d’urgence. Nous devons cette mise à jour à l’opinion publique, car c’est l’Etat et donc sa population qui ont rendu possible la gestion de la crise.

Les principaux messages du rapport sont clairs : la direction de Credit Suisse a agi pendant plus de dix ans comme dans un magasin de self-service et a ruiné l’établissement traditionnel par une mauvaise gestion désastreuse. Elle a dansé sur le nez de l’autorité de surveillance, tandis que la politique – et surtout le ministre des Finances, le conseiller fédéral Maurer, ces dernières années – regardait sans rien faire. Cela a inévitablement conduit à la perte de confiance qui s’est dessinée au fil des années et qui a finalement abouti à un « bankrun » numérique. Même des sommes fantastiques de liquidités étatiques n’ont pas pu arrêter la fusion.

Le principal mérite de ce rapport est toutefois de reconnaître que la crise du CS était bel et bien aussi une crise des capitaux. Au nom du groupe des Verts, je remercie ici la commission d’enquête parlementaire et son secrétariat compétent pour leur excellent travail. Nous saluons toutes les mesures proposées et soutiendrons pleinement les interventions de la CEP. Nous demandons toutefois avec insistance que ces déclarations de volonté soient suivies de mesures conséquentes. En effet, l’efficacité ne se mesure pas aux textes des motions et postulats adoptés aujourd’hui, mais aux bases légales effectivement adaptées et au soutien politique dont elles bénéficient.

Ne nous faisons pas d’illusions : Il est malhonnête de reprocher aux autorités de surveillance de manquer de mordant, mais de les réprimander immédiatement lorsqu’elles veulent sévir. Ainsi, les établissements financiers qui agissent de manière déloyale ont beau jeu d’enfreindre les règles. Ce jeu du chat et de la souris doit enfin prendre fin. Nous avons besoin d’une surveillance des marchés financiers, dotée d’une boîte à outils modernisée et d’instruments efficaces et respectées par les très grandes banques pour ce qu’elle est : la gendarmerie des marchés financiers. En cas de mauvaise gestion, elle doit pouvoir demander plus facilement des comptes aux responsables grâce à un régime de senior manager mis en place de manière légère. Elle doit pouvoir infliger des amendes ou ordonner des perquisitions. Même la Commission de la concurrence peut le faire. Et lorsque la FINMA lance des procédures d’enforcement contre un établissement, elle doit pouvoir rendre ce fait transparent. Cela a un effet très disciplinaire.

Mais revenons à l’un des messages clés du rapport de la CEP, la crise du capital du CS. On peut le tourner et le retourner comme on veut : des fonds propres importants et solides sont le meilleur moyen d’éviter ou de surmonter les crises. Et c’est probablement sur cette question que portera le plus grand débat politique, car c’est précisément celle qui a les conséquences les plus coûteuses pour l’UBS. La stabilité, l’État de droit, la force et la capacité à gérer les crises bancaires et à bénéficier ainsi d’une garantie de fait de l’État ont toutefois un prix. La Suisse n’est pas un discounter, mais une place financière haut de gamme. Mais la Suisse est aussi relativement petite. C’est pourquoi l’UBS doit capitaliser ses filiales étrangères à 100 pour cent. C’est la conséquence logique si la Suisse ne veut pas importer de dommages de l’étranger ou les prévenir. Elle ne peut en effet pas influencer les dommages sur place. Et en cas de crise, les pays d’implantation se protègent du recours du pays du siège principal grâce au « ring-fencing ». Les fonds propres pour les filiales étrangères n’ont d’ailleurs absolument rien à voir avec les hausses de prix des hypothèques et des crédits aux entreprises en Suisse. Affirmer cela est déloyal.

Nous attendons du Conseil fédéral et du Parlement qu’ils restent fermes et ne se laissent pas berner par les chuchotements des grandes banques. Car ils ne resteront pas les bras croisés si les choses venaient à se gâter. Ce sont alors les citoyens et l’économie de ce pays qui en pâtiront inévitablement. Dans l’intérêt général du pays, nous devons donc aussi les protéger en premier lieu par des règles bancaires intelligentes. C’est ce que nous attendons de vous, et c’est ce pour quoi les VERT-E-S s’engagent.

Traduit à l’aide de l’IA.