Texte du discours de lancement de l’initiative sur la place financière à l’occasion de la conférence de presse du 26 novembre 2024 :

Peu de pays ont autant d’influence politique par citoyenne sur les conditions cadres de financement des projets d’infrastructure dans le monde que la Suisse. En tant que l’une des principales places financières, notre pays, avec l’énorme levier que cela représente, a une responsabilité particulière à assumer pour permettre le financement de la transition énergétique et des ressources, et donc la protection du climat et de la nature. Aujourd’hui, ce ne sont pas les nouvelles technologies innovantes et les approches écologiquement durables qui nous manquent, mais les incitations financières et les financements effectifs de ces solutions d’avenir.

Le marché financier joue un rôle important dans le renforcement des capacités financières des entreprises pour cette transition absolument nécessaire, s’il prend le sujet à bras-le-corps. C’est aussi pour cette raison que l’accord de Paris sur le climat de 2015 mentionne explicitement l’orientation des flux financiers comme un facteur de réussite essentiel. Il était donc réjouissant que le secteur, flanqué du ministre des Finances, ait formulé il y a plus de quatre ans l’ambition de devenir leader international en matière de services financiers durables. Une ambition peu contraignante, comme cela s’est révélé entre-temps.

L’association faîtière du secteur, Swissbanking, a précisé à plusieurs reprises dans un passé récent qu’elle considérait que le rôle des établissements financiers consistait uniquement à expliquer à leur clientèle l’impact climatique des produits financiers et qu’elle n’avait elle-même en conséquence pas de responsabilité dans la réalisation de l’objectif climatique. Cela est apparu clairement lorsque ma motion sur l’autorégulation contraignante a été rejetée par le Conseil national sous la pression massive de l’Association suisse des banquiers, bien que cette approche libérale ait même été soutenue par le Conseil fédéral. Une victoire à la Pyrrhus, car le secteur a raté l’occasion de définir de manière autonome une voie contraignante pour atteindre ses objectifs.

Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il soit différent pour la protection de la biodiversité, qui commence seulement à être prise en compte dans le secteur financier comme un thème environnemental tout aussi important. Il est donc clair que le secteur financier n’atteindra pas les objectifs qu’il a lui-même annoncés sans une directive claire et contraignante de l’électorat. 

L’initiative sur la place financière pose les bases qui permettront non seulement au secteur, mais aussi à l’ensemble du pays, d’assumer la responsabilité du siècle et de contribuer activement à laisser un environnement intact à nos générations futures. Mesdames et Messieurs, le conseiller fédéral Rösti a souligné la semaine dernière à Bakou l’importance des moyens financiers privés dans la protection du climat. Donnons-lui, avec cette initiative, le modèle nécessaire pour que le marché financier suisse joue un rôle exemplaire au niveau international, et donc effectivement un rôle de leader international dans les services financiers durables.

Voici le communiqué des VERT-E-S Suisse.