
Mon travail de fin d’apprentissage au vote populaire
C’est pris en sandwich entre deux hallebardes que j’ai défendu à l’assemblée des délégués de l’UDC à Schaffhouse mon travail de fin d’apprentissage politique : l’e-ID. Des interventions aux quatre coins de la Suisse – et parfois sur un terrain plutôt inhabituel – font partie du quotidien politique. Étonnamment, j’apprécie particulièrement des occasions comme celle de l’UDC, car c’est là que le défi de convaincre par les arguments est le plus grand.
Tout le monde pour l’e-ID… ou presque
Bien que tous les groupes parlementaires fédéraux aient voté pratiquement à l’unanimité en faveur de l’e-ID et que les associations économiques, de seniors, de personnes en situation de handicap ainsi que les organisations de protection des données soutiennent ce projet, un référendum a été lancé par le Parti Pirate, allié à des camarades d’un milieu ultradroitier et étatiquement critique, tels que le mouvement « Massvoll » de Rimoldi ou les « Amis de la Constitution ».
Je reste néanmoins confiant que la population acceptera ce projet. Contrairement à 2021, lorsque 64 % ont rejeté à juste titre la solution privée, la nouvelle e-ID est entièrement entre les mains de la Confédération. Elle n’existe qu’une seule fois, mais ne se trouve pas dans le porte-monnaie : elle est hautement chiffrée et stockée en toute sécurité sur le smartphone. Seul moi, en tant que propriétaire, y ai accès. Personne ne peut voir comment je l’utilise – ni l’État, ni Google, ni Facebook. Cela reste une affaire strictement privée. C’est inscrit dans la loi et c’est exactement ainsi que la mise en œuvre technique a été conçue.
En plus des démarches administratives en ligne, l’e-ID permettra aussi de prouver son âge de manière anonyme – par exemple pour le respect de la protection des mineurs lors d’un achat d’alcool en ligne. Sans nom, sans date de naissance, sans trace de données. C’est cela, la protection des données vécue au quotidien – et un énorme progrès par rapport à aujourd’hui, où nous devons encore et toujours envoyer des copies de notre carte d’identité ou de notre passeport à travers le monde numérique.
Conférence de presse avec des collègues de tous les groupes parlementaires fédéraux, qui se sont engagés dès le début en faveur de l’e-ID (Keystone)
Pas comme les autres
Ce projet est extraordinaire à plus d’un titre. Immédiatement après la dernière votation, nous avons tendu la main à nos adversaires politiques et lancé un nouveau départ. Avec un message clair : nous voulons une e-ID, mais cette fois-ci, nous tirerons à la même corde dès le début. Et cela a continué de manière tout aussi remarquable : dans le meilleur esprit de l’open source, l’Office fédéral de la justice a initié un processus radicalement ouvert et transparent. Pendant quatre années de travail intensif, les autorités, la société civile, la science et l’économie ont ainsi élaboré ensemble une base technique et légale.
Si, après le large soutien du Parlement, la loi reçoit encore la légitimation du peuple dans les urnes, ce sera pour moi une immense satisfaction : j’ai participé activement à cette relance et accompagné son développement jusqu’à la campagne de votation actuelle, que je mène de près avec mon collègue du PLR Marcel Dobler. Et si nous passons la ligne d’arrivée, nous aurons réussi à mettre sur pied, en un temps record, avec l’e-ID – selon l’administration le projet de numérisation le plus important de la Confédération – un service public numérique essentiel.
Souveraineté numérique
Je fais tout cela, car je suis convaincu que nous devons participer activement à la transformation numérique, la rendre meilleure et plus sûre. Nous avons besoin d’une numérisation qui place l’être humain au centre – et non pas les intérêts commerciaux de quelques grands groupes. C’est exactement ce que nous faisons avec l’e-ID : avec ce produit de qualité suisse – désolé Mr. Trump – nous faisons un grand pas vers plus d’indépendance vis-à-vis des géants technologiques américains.
Mais tout cela doit encore se concrétiser. C’est pourquoi il est essentiel d’aller voter !