
Quand une motion parlementaire provoque le Kremlin
Il est compréhensible de tomber dans la résignation face aux crises du monde. Il m’arrive aussi de vivre des moments de doute quant à l’impact que peuvent avoir mes actions. C’est alors que la vieille sagesse de l’hagakure me donne une orientation : Ce qui est dans ma sphère d’influence immédiate, je l’aborde avec le plus grand sérieux. Ce qui dépasse cette sphère, je m’en informe certes, mais je ne me permets pas d’en tirer une mélancolie débordante qui m’entraverait dans mon quotidien. C’est dans cet esprit que j’ai abordé le sujet des fonds publics russes gelés en Occident.
La reconstruction de l’Ukraine provoque Poutine
Le cadre pour faire une différence dans le financement de la reconstruction de l’Ukraine, détruite par l’odieuse guerre d’agression russe, était certes limité, mais tout de même intact. Après un travail préparatoire intensif avec le département des affaires étrangères de Cassis et mes collègues du PS, des VERT-E-S, du Centre et du PLR, j’ai pu déposer une intervention multiple il y a quelques mois : Le Conseil fédéral doit s’engager de manière proactive au niveau international pour le développement du droit international public en vue du financement de la reconstruction au moyen de fonds publics russes gelés. Après un débat très animé, l’intervention a été adoptée par le Conseil des Etats. La prise de position claire en faveur du droit international a rapidement attiré l’attention de Poutine : Moscou a convoqué l’ambassadrice suisse quelques jours après la décision. Ce qui semble être une petite chose peut avoir un impact important.
E-ID, « une affaire très réjouissante »
« C’est effectivement et manifestement une affaire très réjouissante », c’est ainsi que le conseiller fédéral Beat Jans a ouvert son appréciation de l’E-ID au Conseil national, que j’avais mis en route il y a maintenant trois ans. A l’époque également, j’avais réussi à réunir tous les groupes parlementaires par une intervention multiple. Ce printemps, non seulement la loi sur l’e-ID, mais aussi les diverses améliorations apportées par le Parlement ont été approuvées à une large majorité. Le Conseil des États suivra à l’automne, probablement sans trop de difficultés.
A partir de 2026, la population suisse disposera enfin d’un élément de plus en plus important de la numérisation : Un outil permettant de naviguer en toute confiance dans le cyberespace, sans être surveillé en permanence. Et à l’ère des deepfakes de plus en plus sophistiqués, l’E-ID n’en devient que plus important, puisqu’il s’agit de pouvoir déterminer sans aucun doute si quelque chose est authentique ou justement faux. L’E-ID comme monnaie d’avenir : l’authenticité !
Une grande variété d’autres thèmes
Je suis actuellement très occupé par l’élaboration et le financement d’une politique de sécurité cohérente, comme j’ai pu le défendre dans l’émission RTS Infrarouge et sur SRF Arena. Ensuite, le dossier de la « place financière verte » passe à la vitesse supérieure : Après que la branche s’est opposée par un lobbying massif à mon intervention pour une autorégulation contraignante soutenue par le Conseil fédéral, le temps est venu de lancer une initiative populaire. Et j’essaie de mettre sur le tapis les énormes distorsions économiques de la numérisation, largement ignorées sur le plan politique, qui poussent notre système fiscal à ses limites.