Stabilité dans la distribution des bénéfices de la BNS

Durant les débats sur l’établissement du budget 2023, mouvementés comme chaque année, j’ai mis un point d’honneur à défendre une pérennisation des modalités de distribution des bénéfices de la BNS. Je considère effectivement que la prévisibilité des sommes redistribuées constituent dans la conception du budget, une condition à des finances équilibrées pour affronter les défis d’aujourd’hui et demain. À ce propos, mon j’ai déposé une motion qui va dans le sens de redistributions plus stables tout en conservant l’indépendance fondamentale de la BNS.

Imposition minimale des entreprises : une occasion manquée

Nous traitions également durant la session de l’épineuse question de la destination finale des recettes supplémentaires encaissées grâce aux impôts sur les grandes entreprises dans les pays de l’OCDE. Si la question de taxer à la même hauteur que les autres États ne fait plus débat au sein du Parlement, il nous semblait important par contre de nous positionner pour une redistribution à part égale de ces recettes entre la Confédération et les cantons. Le camp bourgeois a fait pencher la balance en faveur de la solution qui avantage les cantons les plus concurrentiels (la variante 75% pour les cantons, 25% pour la Confédération).

Nous avons donc raté une occasion de faire d’un impôt fédéral une recette fédérale, une occasion d’avancer toutes et tous ensemble vers une consolidation de l’attractivité économique de la Suisse dans son ensemble, une occasion de diminuer une concurrence fiscale déjà féroce. Néanmoins, cela n’enlève rien à l’importance que le peuple tranche en faveur de cette modification de la Constitution en juin pour ne pas laisser filer des montants qui pourraient être bénéfiques pour le plus grand nombre.

L’art de convaincre au-delà de ses rangs

J’expliquais dans ma dernière newsletter les qualités requises selon moi pour construire des ponts au Parlement. Watson a justement publié durant la session un classement orienté sur différentes statistiques en lien avec les objets déposés par les membres de l’Assemblée fédérale. J’étais heureux d’apprendre que je figure parmi les dix parlementaires qui ont le meilleur taux de succès pour leurs motions. Pas étonnant dans la mesure où j’ai pris l’option depuis le début de la législature de privilégier la qualité à la quantité, mais j’y vois un message encourageant.

Comme Saint-Thomas, le voir pour le croire

Enfin, comment parler de cette session sans évoquer l’élection de deux nouvelles têtes – et surtout de deux nouveaux profils – au Conseil fédéral? Décevant d’un point de vue partisan de voir les partis gouvernementaux sceller leurs sièges malgré la désuétude de la formule magique. Mais je laisse aux deux derniers-ères arrivant-e-s le temps de faire leur preuve. Il serait en effet précipité de juger de leur capacité à gouverner avant même qu’il et elle aient eu le temps de le faire.

En ce qui concerne l’attribution du DETEC à Albert Rösti, j’ai donné une interview dans laquelle j’ai pu expliquer mon point de vue pas si pessimiste sur le sujet. Je considère en effet que, bien que la fonction implique de grandes responsabilités, le Conseil fédéral fonctionne en tant que collège et Albert Rösti devra se tenir en homme d’Etat, et non en président de parti insurgé.