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L’armée suisse fait malheureusement régulièrement la une des journaux pour ses dépenses inefficaces, ses grands projets numériques surfacturés ou, plus récemment, pour l’opacité de ses finances. Dans ce dernier cas, la comptabilité de la Confédération n’est pas d’une grande aide pour avoir une vision réaliste des finances de l’armée.

Depuis peu, la comptabilité de la Confédération ne fonctionne plus selon le système du « carnet du lait », qui se contente de comparer les recettes et les dépenses, mais elle est désormais présentée dans un compte de résultats selon les charges et les produits, comme c’est généralement le cas dans l’économie. Pour les dépenses et les recettes courantes, on obtient ainsi une image claire de l’exercice comptable auquel une dépense doit être attribuée. Les investissements, en revanche, à cause du frein à l’endettement continuent d’être comptabilisés intégralement lorsque les coûts sont encourus, et sont autofinancés à 100 %. Il n’y a pas de lissage avec des amortissements sur la période pendant laquelle ils agissent.

Il n’y a donc pas non plus de possibilité de financement par des capitaux étrangers. Ces deux éléments ne compliquent pas seulement la lisibilité du compte de gestion, mais limitent également la capacité d’investissement de la Confédération. C’est un peu comme si une famille ne pouvait pas contracter d’hypothèque pour financer son logement.

Pouvoir d’achat réduit, pression à l’épargne et une augmentation simultanée des dépenses de l’armée ?

Le pouvoir d’achat de la population souffre. Au niveau fédéral, il faut économiser dans tous les coins et dans tous les coins. L’armée est la seule à recevoir beaucoup plus de moyens financiers. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de clarté et un engagement ferme pour maintenir l’équilibre des finances fédérales et améliorer notre capacité d’investissement. Mais nous avons également besoin d’une comptabilité telle qu’elle est exigée comme norme minimale de chaque PME du pays, et de la possibilité de pouvoir financer intelligemment les investissements par des fonds étrangers.

Nous, Les VERT-E-S, ne sommes pas les premiers à essayer de faire la lumière sur les finances fédérales. L’ancien conseiller national GLP Roland Fischer s’y est engagé avec beaucoup de compétence. Et notre collègue du Centre au Conseil des Etats Peter Hegglin a déjà déposé en 2017 une motion à ce sujet, que le Conseil fédéral et le Parlement ont acceptée à l’époque, mais qui n’a pas été mise en œuvre de manière conséquente jusqu’à aujourd’hui. C’est maintenant le bon moment pour donner aux finances de la Confédération la mise à jour dont elles ont urgemment besoin, afin que nous puissions maintenir la Suisse sur la bonne voie en matière de politique financière.